Il y a beaucoup de problèmes autour de la distribution digitale (qui est en train de naître).
Le problème principal que l'on rencontre ici en France, c'est avant tout un problème de format. Les distributeurs forcent les DRM (Digital rights management, des petites programmes injectés dans les vidéos pour s'assurer de la sécurité de l'objet numérique, empêchant ainsi le piratage, enfin en théorie).
N'ayant pas encore de recours universel et réellement efficace au problème des DRMs, les éditeurs décident donc de suivre l'avis d'une certaine majorité : celle de microsoft.
Parce que pourquoi ? Microsoft propose, via son programme (vraiment pourri par ailleurs) Windows Media Player un système de DRM simple et peu envahissant. Grand bien leur en fasse, n'empêches que media player a un défaut majeur : il ne fonctionne que sous windows.
Or, quel est le public le plus à même d'accéder aujourd'hui à de la VOD (vidéo on demand) : les geeks, les nerds, et les habitués de marché digital (en gros, les habitués de l'iTunes store). Bref, un public aux plateformes totalement hétéroclites (de macos à windows en passant par linux).
Le grand public quant à lui, vient de finir la transition vers le dvd, on est déjà en train de lui dire que *trop tard*, le blu-ray est dans la place, et maintenant c'est ça l'avenir (pour 2x le prix, mais en haute définition), et maintenant il faudrait encore éclater sa bibliothèque ? Y a comme un problème.
A moins de trouver un système comme iTunes. Un système qui permette d'importer sans perte son média au format optique (dvd / bluray) vers un format numérique (un disque dur et une bibliothèque virtuelle) et de pouvoir créer, sans la moindre discrimination, sa propre bibliothèque intégrale sur son ordinateur, que l'on puisse ensuite exporter vers sa télé.
Mais le problème vient clairement de l'industrie elle-même. Elle ne va pas suffisamment mal pour se remettre en question de la même manière que l'industrie du disque lors de la création de l'iTunes store.
Pour rappel, itunes permet d'importer sa musique, et d'en acheter en ligne à des tarifs fixes (9,99E un cd complet, 0,99E un single de moins de 7 minutes) et d'acheter les morceaux au détail dans n'importe quel album. Il permet également d'avoir une écoute de 30 seconde pour chaque morceau.
C'est, aux USA, le no1 de la vente de musique (qu'elle soit optique ou numérique, en ligne ou en magasin). Ce qui prouve que c'est un commerce viable.
Le problème de la vidéo est en revanche multiple : il faut proposer à la fois une bonne image (HD de préférence), un bon son (du 5.1 semble être un minimum), un fichier pas trop important (il faut que ça reste téléchargeable et que ça ne sature pas le disque dur de l'utilisateur) a un prix raisonnable (si le dvd est moins cher, alors ça ne sert à rien).
Apple a tenté une première approche en ajoutant à son catalogue iTunes une très grande sélection de films et le soutien des grandes majors américaines, mais ils n'ont pas pu dicter leur loi en termes de tarifs, ce qui ramène les films a 15$ pour les nouveautés, soit environ le prix du dvd.
Les majors sont frileuses. Elles craignent le piratage plus que tout et voient l'industrie du disque comme "l'erreur à ne pas commettre". Le marché est actuellement trop divisé (dvd, blu-ray, vod, location, location numérique, etc.) et l'industrie essaye de niveler toutes les formes de distribution plutôt que d'en favoriser une (ce qui a été le cas du dvd et a assuré son succès).
Je n'ai pas réellement de solution à proposer à l'heure actuelle, cependant en tant que consommateur, je me sens sans cesse floué. Au point d'ailleurs que je n'achète pratiquement plus mes films en Europe, mais aux USA, où le prix du dollar est par bien plus avantageux. Je faisais un tour dans les grands commerces (fnac, virgin megastore) l'autre jour, et j'étais effaré de voir des nouveautés en "prix vert/rouge" donc a -20% du prix normal (du fait de leur nouveauté) coûter entre 20 et 25 euros. Et attention, ces prix correspondent à des éditions normales, avec bien souvent le seul film et une poignée de bonus insipides.
Répercuter le coût du piratage en augmentant le prix du média est une contre-solution. Elle décourage l'achat et encourage les méthodes alternatives (piratage, achat à l'étranger, etc.)
Le sujet est brûlant, très intéressants. Il y a de plus en plus de tentatives qui semblent aller dans la bonne directions. Il reviendra a mon sens aux producteurs de prendre les bonnes décisions à l'avenir. D'autant que la VOD offre également une meilleure visibilité à de plus petits films, qui d'ordinaire n'avait leur chance qu'une semaine dans une petite salle d'art et d'essai, et quand il ne s'arrête pas là, dispose d'une diffusion dvd à un nombre infime d'exemplaires nationaux extrêmement chers du fait de leur tirage limité (et qu'on retrouve quelques mois après bradés pour 3francs 6sous dans les brocantes et autres magasins d'occasion).
En tout cas c'est mon avis. (et je me rend compte que c'est un pavé alors je m'arrête là ^^parce que bon, objectivement, peu de gens le liront)
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Mer 23 Juil - 11:56